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Prochaine séance du séminaire La phénoménologie à ses limites: Marion Bernard (10 juin 2023)

 

Organisateurs :

Renaud Barbaras (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)

Alexandre Feron (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)

 

Lieu  : Salle Lalande (17 rue de la Sorbonne), samedi 10h30 à 12h30

Prochaine séance : 10 juin 2023

INSCRIPTION : cliquer ici

 

Marion Bernard

La déviation critique des phénoménologies féministes et décoloniales :

“suppléments de méthode” et “zoophénoménologie”

 

Simone de Beauvoir et Frantz Fanon apparaissent comme ayant posé les premières pierres d’une phénoménologie critique de l’oppression – ou, inversement, d’une critique sociale phénoménologisante – qui exhibe les structures sociales et historiques au cœur même du vécu le plus personnel et le plus intime. Après eux, Young, Ahmed reproduisent un geste analogue, lisant l’histoire et la politique dans les corps, les habitus, et les structures dans le vécu intime – aujourd’hui discuté aux Etats-Unis dans un courant se revendiquant d’une « Phénoménologie critique ».

A quoi correspond l’exigence à la fois intellectuelle et politique de « revenir à l’expérience », ou plutôt « aux expériences » vécues de l’oppression – écho lointain de l’appel scientifique husserlien à revenir aux choses mêmes ? S’agit-il encore, réellement, de phénoménologie au sens fort ?

Il s’agit de contribuer à faire droit à cet espace et aux déplacements de champ et de méthode qu’il présuppose – quelque part entre macrocritique des structures sociales (qu’elle soit structuraliste ou marxiste historique) ; et description phénoménologique attentive de l’expérience, voire de la micro-expérience, dans une forme d’instantanéisme extatique dont le paradigme est celui de la perception (anhistorique, ou infrasociale).

Je vais tenter de dégager cet espace en suivant deux pistes corrélatives : d’une part celle d’une déviation de la phénoménologie en une « zoophénoménologie » qui déplace le cœur de l’évidence depuis la conscience vers l’obscurité du vivant ; d’autre part celle de divers « suppléments » de méthode – pour reprendre une expression de Fanon, qui loin d’affadir la rigueur phénoménologique (en la dissolvant dans des préoccupations féministes ou décoloniales), au contraire la radicalisent.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Pierre Fasula (7 mai 2023). Prochaine séance du séminaire La phénoménologie à ses limites: Marion Bernard (10 juin 2023). EXeCO. Consulté le 16 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/onh7


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