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Soutenance d’Olivia Poiatti: Stanley Cavell lecteur de Freud : pour un renouvellement des concepts de la psychanalyse (2 avril 2025)

 

Chères et chers collègues,

 

J’ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de ma thèse de doctorat en philosophie, intitulée : « Stanley Cavell lecteur de Freud : pour un renouvellement des concepts de la psychanalyse », rédigée sous la direction de Sandra Laugier, Professeure à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

La soutenance aura lieu le 2 avril 2025 à 14h en salle 6 du Centre Panthéon (12, place du Panthéon), et sera suivie d’un pot auquel vous êtes toutes et tous chaleureusement conviés.

Je vous remercie de bien vouloir m’informer de votre présence à la soutenance ou au pot par courriel à l’adresse suivante : oliviapoiatti@hotmail.com, le lundi 3 février au plus tard afin que je puisse en informer les agents de sécurité.

Bien amicalement, 

Olivia Poiatti

 

Composition du jury :

  • Mme. Isabelle Alfandary, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle.
  • Mme. Anne Bourgain, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3.
  • M. André Charrak, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
  • Mme Elise Domenach, Professeure, École nationale supérieure Louis-Lumière.
  • M. Frédéric Forest, Habilité à diriger des recherches, chercheur associé à l’Université Paris Cité.
  • Mme. Clotilde Leguil, Professeure, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
  • Mme. Sofia Miguens, Professeure, Université de Porto. 

 

Résumé

Cavell fut un grand lecteur de Freud, dont l’influence est partout sensible dans son œuvre. En retour le philosophe éclaire les concepts freudiens en les réinterprétant à partir de la philosophie du langage ordinaire et de ses propres intuitions et expériences. Cavell nous convie ainsi à un renouvellement des concepts de la psychanalyse, à un retour aux intuitions qui les fondent. Ce faisant il nous invite à repenser les étapes de la cure analytique, nous proposant un chemin thérapeutique dont les méthodes et la visée nous incitent à redéfinir celles de la thérapie freudienne. 

Un grand nombre de notions freudiennes – parmi lesquelles le fantasme, le transfert, la perlaboration, la castration – retrouvent ainsi avec Cavell une acuité et une pertinence nouvelles. La méthode qu’il utilise pour y parvenir repose donc d’une part sur un dialogue entre Freud, Austin et Wittgenstein, et d’autre part sur la confrontation de ses intuitions, qu’il déploie à partir de « cas cliniques » de la littérature et du cinéma, avec celles de Freud. 

À partir de ces intuitions communes, Cavell jette un éclairage nouveau sur les catégories diagnostiques de Freud, névrose et psychose étant comprises, en écho avec le scepticisme, comme des pathologies du rapport au réel. Au croisement de la pensée des deux auteurs se trouve aussi une façon commune de formuler l’impact de l’environnement précoce du petit enfant sur la construction de son « monde » et la mise en place du fantasme. Le Nebenmesch freudien s’éclaire alors de la « reconnaissance passive » chez Cavell. En insistant sur le rôle constitutif des premiers autres, Cavell nous fait entendre différemment non seulement la pensée et les concepts freudiens mais aussi ceux de Lacan, et, dans une moindre mesure, ceux de Spitz.

Outre ces concepts freudiens ou lacaniens que Cavell repense c’est le processus même de la cure analytique qui s’en trouve éclairé. Suggérant lui-même une voie thérapeutique à partir du perfectionnisme moral de Thoreau et Emerson, ses propositions méthodologiques viennent interroger celles de Freud. L’importance chez Cavell de l’interlocuteur, de la conversation, d’une certaine écoute, viennent faire écho au dispositif de la cure, et nous incite à en redéfinir les effets. La visée thérapeutique que suggère Cavell, celle à la fois de la séparation et de l’extase, ouvre à une reformulation de la « castration » freudienne et de la fin de la cure – Cavell comme Freud appelant de leurs vœux une proximité retrouvée au monde et aux autres, une « absorption » dans le réel.  

 

Mots-clés : Stanley Cavell – Sigmund Freud – Jacques Lacan – Psychanalyse

Perfectionnisme moral – Scepticisme – Fantasme – Discours de l’Autre 

Perlaboration – Castration – Séparation – Désir – Jouissance

 

Abstract

Cavell was an avid reader of Freud, whose influence is obvious throughout his work. In turn, the philosopher sheds light on Freudian concepts by reinterpreting them through the lens of ordinary language philosophy as well as his own intuitions and experiences. In doing so, Cavell invites us to a renewal of psychoanalytic concepts, to a return to the foundational intuitions behind them. Through this process, he leads us to rethink the stages of analytic treatment, offering a therapeutic path whose methods and aims help redefine those of Freudian therapy. 

A significant number of Freudian notions—including phantasy, transference, working-through, and castration—thus acquire, through Cavell, new relevance and sharper clarity. The method he employs to achieve this rests, on the one hand, on a dialogue between Freud, Austin, and Wittgenstein, and, on the other hand, on the confrontation of his own intuitions—developed through “clinical cases” from literature and cinema—with Freud’s ideas.

Building on these shared intuitions, Cavell brings new insight to Freud’s diagnostic categories, understanding neurosis and psychosis, in resonance with skepticism, as pathologies of the relationship to reality. At the crossroads of the two thinkers’ ideas also lies a shared understanding of the impact of the child’s early environment on the construction of their “world” and the implementation of phantasy. Freud’s concept of the Nebenmensch is thus illuminated by Cavell’s notion of “passive acknowledgment.” By emphasizing the constitutive role of early others, Cavell leads us to reconsider not only Freud’s ideas and concepts but also those of Lacan, and, to a lesser extent, Spitz.

Beyond these Freudian and Lacanian concepts that Cavell prompts us to revisit, it is the analytic treatment itself that his thought illuminates. Drawing on moral perfectionism as articulated by Thoreau and Emerson, Cavell’s methodological proposals echo Freud’s approach. The importance Cavell places on the interlocutor, conversation, and a particular kind of listening resonates with the process of the analytic cure and invites us to redefine its effects. Finally, the therapeutic aim suggested by Cavell, one of both separation and ecstasy, opens the way to a reformulation of Freudian “castration” and the end of analysis – Cavell and Freud both calling for a renewed proximity to the world and to others, an “absorption” in reality.

 

Keywords : Stanley Cavell – Sigmund Freud – Jacques Lacan – Psychoanalysis 

Moral perfectionism – Skepticism – Phantasy – Discourse of the Other 

Working-through – Castration – Separation – Desire – Jouissance

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Pierre Fasula (26 mars 2025). Soutenance d’Olivia Poiatti: Stanley Cavell lecteur de Freud : pour un renouvellement des concepts de la psychanalyse (2 avril 2025). EXeCO. Consulté le 24 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/137zi


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