Colloque international “Scepticisme, pragmatisme et philosophie du langage ordinaire” (7 déc. 2013)

La philosophie ancienne prenait comme point de départ de ses recherches une théorie de l’être; la philosophie moderne veut cerner au préalable ce qui peut constituer une connaissance de l’être, et établir en quoi consiste une véritable connaissance du monde. C’est ce qu’elle appelle son esprit critique: refuser de se contenter d’une connaissance avant d’en avoir examiné la justification. Cette attitude critique n’est toutefois pas dépourvue de difficultés. Elle crée un espace pour une possibilité toute particulière qui a accompagné la philosophie moderne comme si c’en était l’ombre: la possibilité que nos revendications de connaissance ne se laissent pas justifier; que nos représentations ne se laissent pas “accrocher” à ce qu’elles prétendent représenter; que nos affirmations ne puissent atteindre les “objets extérieurs”. Bref, la possibilité que le monde nous échappe. C’est dans une telle perspective que se placera notre conférence. En recourant notamment au pragmatisme et à la philosophie du langage ordinaire, les deux courants majeurs qui ont contribué de façon décisive à développer et à critiquer la grammaire du scepticisme, elle cherchera à s’interroger sur les “origines” du scepticisme, sur les rapports que le scepticisme entretient avec la théorie de la connaissance, et sur la place enfin que cette dernière peut encore occuper dans la philosophie contemporaine.

 

PROGRAMME

9h00 – Introduction par Sandra Laugier (Université Paris 1, PhiCo)